LE PROJET « ENTRE ICI ET LÀ-BAS »
En 2011, l’association a mené à terme le projet Maroc, premier volet d'un projet plus vaste. L'objectif premier était de permettre à des jeunes de France et du Maroc de faire connaissance, de lier connaissance.
C'est à Beni Ayatt que le groupe a fait ses premiers pas. Pourquoi Beni Ayatt ? Tout simplement parce que la commune de Beni Ayatt et la ville d’Angers ont des liens étroits qui existent grâce à la migration. En effet, la plupart des Marocains résidant à Angers sont venus dans les années 1960 de la province d’Azilal et notamment de la commune de Beni Ayatt pour travailler dans le bâtiment à Angers ou encore dans les mines d'ardoises de Trélazé.
Sur place, Crépuscule a pu compter sur le soutien de son partenaire associatif « Tifaouine pour la culture, l’éducation et le développement.» En effet, cette association a été soutenue par Crépuscule lors de sa création en 2000. C'est la première association créée par et pour les jeunes à Beni Ayatt. Au fil des années, une bibliothèque rurale s'est ouverte (2000), puis une ludothèque et une crèche associative se sont mises en place (2005). Dans le cadre du projet mené en 2011, Tifaouine a largement soutenu l'action, en gérant une partie de la logistique, en préparant les rencontres.
Cette action a permis à des jeunes des quartiers angevins de vivre une expérience humaine marquante, de développer leur sens de la solidarité, d’affirmer leur citoyenneté et par là même de devenir de véritables acteurs du développement ici et ailleurs. Cela a d'autant plus de sens que ces jeunes ont des origines familiales multiples (Maroc, Algérie, Tunisie, Guinée, Tchad).
LES OBJECTIFS
Au Maroc, l’objectif principal a été la rencontre entre les jeunesses des deux pays. Pour les uns comme pour les autres, il s'agissait de mieux comprendre comment chacun vivait dans son propre pays, dans quelles conditions de vie. Il s'agissait de confronter les points de vue, les représentations, de casser les préjugés et les idées reçues.
Les thèmes abordés ont été multiples : la question de la vie dans les quartiers en France, le vécu des jeunes dans les zones rurales au Maroc, les migrations, les discriminations. Ces thématiques ont été sources d’échange et de discussion au sein des groupes des jeunes.
Le projet Maroc n'était en fait que le premier volet d'un projet plus global. Aujourd'hui, d'autres actions sont envisagées en Tunisie, et dans un futur proche, peut-être en Algérie.
Ainsi à l'image des liens unissant Angers et Béni-Ayatt, le projet Tunisie prendrait la direction de Mahrès. En effet, la commune de Mahrès entretient des liens privilégiés avec Angers ; nombre de Tunisiens d'Angers y ont leurs racines.
Mahrès est une ville côtière située à 37 km au sud de Sfax. Elle vit de l'agriculture - essentiellement la culture de l'olivier, la pêche et la production laitière - de l'industrie du bois et de la confection des vêtements. La population immigrée est importante (environ 5.000 habitants saisonniers pour 14.500 habitants à l'année) et participe activement à la vie économique, sociale et politique de la ville.
Il est intéressant de constater qu'une grande partie des jeunes qui ont participé au projet Maroc souhaite prolonger leur engagement en s'investissant dans ce nouveau projet. Preuve qu'il s'est passé quelque chose et que les participants souhaitent renouveler l'expérience en y apportant des nouvelles aspirations.
L'objectif principal est finalement d'accompagner le groupe dans sa démarche en lui permettant de co-construire le projet, en les aidants à s'organiser, en assurant la faisabilité du projet. L'implication des jeunes participants est un des piliers de notre action.
Après plusieurs temps d'échange avec les jeunes filles susceptibles de participer au projet, plusieurs idées ont émergé. Elles ont clairement exprimé leurs souhaits de s'inscrire dans une démarche de partage avec la population sur place.
A plusieurs reprises, elles ont évoqué des moments privilégiés vécus au Maroc, en particulier avec les enfants. Progressivement, au fil des la discussion, l'idée de mettre en place des ateliers (sportifs, artistiques, ludiques) et de laisser une trace de leur passage (fresque, rénovation, spectacle) s'est précisée.
En 2011, les jeunes filles avaient élaboré une comédie musicale qui fut présentée à plusieurs reprises lors du séjour au Maroc. Sans nécessairement reproduire le même support, l'idée des ateliers et la dimension « animation » a cheminée.