Entre ici et là-bas, d'Angers à Beni Ayatt
À Angers, les jeunes de l’association Crépuscule, Maghrébins d'origine ou Français de souche, ont décidé de créer une bibliothèque à Beni Ayatt, au Maroc. Ce projet, qu'ils partagent avec Tifaouine, l’association locale, leur permettra de s’inscrire dans la vie du douar et de rendre hommage à leurs parents. Du quartier de la Roseraie au petit village marocain, tandis que le projet prend corps, Nathalie Marcault saisit les témoignages du groupe. L’arrivée du groupe à Beni Ayatt, avec la camionnette chargée de livres, crée l’événement. Plaisir des retrouvailles avec les amis et la famille, avec les goûts, les odeurs et la musique de la langue. Et surtout, plaisir d’être là, pas seulement en tant que vacancier, mais pour concrétiser le projet sur lequel planchent depuis deux ans les deux associations. Au fil des jours, les livres et les ordinateurs sortent des cartons. Les discussions vont bon train autour des préoccupations de chacun : pour les Marocains, ce sont les refus de visa, pour les Français, la discrimination à l’embauche et le chômage massif des diplômés ; et pour tous, la difficulté d’être considérés comme étrangers dans les deux pays. De retour à Angers, les jeunes ont choisi la mairie, lieu symbolique de la citoyenneté, et l'école, pour raconter l’aventure de la bibliothèque de Beni Ayatt.